R. P. LÉAS SIRARD, S.S.S (1923-2015)

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Un homme d’exception

par Brunot Boulet

 

Figure de proue dans l’étude des polypores au Québec, le Père Sirard a parcouru les forêts en quête de champignons. Il a minutieusement classé et conservé dans une mycothèque à peu près toutes les espèces de polypores qu’il est possible de trouver sur les arbres, les chicots et le bois gisant. L’étude des polypores au Québec a débuté grâce à la contribution exceptionnelle du Père Sirard.

Sirard Pere Leas - mai 2012Un grand homme nous a quittés le 12 septembre dernier à l’âge vénérable de 91 ans et 11 mois. Le Père Sirard s’est éteint des suites d’une longue maladie à l’Infirmerie de la Congrégation du Très-Saint-Sacrement. Il possédait une licence en Écriture Sainte et un doctorat en théologie de l’Université Laval. Sa foi profonde l’a guidé dans ses nombreux travaux de recherche exégétique qu’il a menés pendant plus de 40 ans. Il maîtrisait pas moins de vingt-deux langues, dont plusieurs, trop anciennes, ne sont plus parlées de nos jours. Cet homme d’une grande érudition était humble et discret de sorte que ses travaux en théologie sont connus seulement des gens qui l’ont côtoyé de très près.

Tous se souviendront par contre de ce grand mycologue qu’il est devenu. Il a fait oeuvre scientifique dans cette discipline pendant plus de 50 ans. Il figurait parmi les grands polyporologues de son époque, de la trempe des Dr J. L Lowe de l’Université de Syracuse, L. P. Overholts de l’Université du Michigan et J. H. Ginns, conservateur de l’Herbier de mycologie à Ottawa, avec qui il échangeait régulièrement. Figure de proue dans l’étude des polypores au Québec, le Père Sirard a parcouru les forêts en quête de champignons. Il a minutieusement classé et conservé dans une mycothèque à peu près toutes les espèces de polypores qu’il est possible de trouver sur les arbres, les chicots et le bois gisant. L’étude des polypores au Québec a débuté grâce à la contribution exceptionnelle du Père Sirard. Sa collection mycologique a été enrichie au fil des vingt-cinq années qui ont suivi son legs initial. La collection mycologique Sirard-Boulet est désormais conservée pour la postérité à l’Institut de recherche en biologie végétale de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal. Le Fungarium situé au Centre de la biodiversité de l’Université de Montréal renferme d’ailleurs de nombreuses collections privées de champignons.

Le Père Sirard en compagnie de Bruno Boulet

 

Sirard P Leas 2006 13 mai - BEn plus de se passionner pour la mycologie, le Père Sirard était aussi un botaniste, un entomologiste et arboriculteur hors du commun. Ces disciplines n’avaient plus de secrets pour lui. Il s’y intéressait simplement par curiosité et s’y adonnait par passe-temps, mais toujours avec passion et conviction. C’était dans sa nature. Il connaissait à peu près toutes les plantes rares nichées dans les moindres recoins inexplorés des bosquets et boisés privés de la région de Québec, de Montréal, de Charlevoix, du Bas-Saint-Laurent et des Hautes-Laurentides. À cet égard, il était incroyable et je suis encore aujourd’hui ébaubi devant son savoir. Je garde un souvenir mémorable des innombrables excursions en forêt passées en sa compagnie. Ses connaissances dans le domaine des sciences naturelles étaient incommensurables. Tous ceux qui, comme moi, l’ont connu de près furent marqués et se souviendront de sa grande générosité.

Sirard P Leas 2003 Congres Foresterie Quebec (1923-)
Le Père Sirard en 2003 au Congrès de foresterie mondial

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