Nom de champignons (Février 2015)

 


 

par Jacques Landry

Voici  une liste de changements apportés à l’Index des champignons du Québec sur Mycoquébec en février 2015. On y trouve quelques changements de genres latins, mais aussi plusieurs changements de noms français. N’hésitez pas à laisser un commentaire au bas de cette page pour indiquer votre accord ou désaccord avec les changements apportés. Notez aussi que plusieurs des anciens noms sont conservés dans la banque de Mycoquébec et demeurent accessibles avec l’outil de recherche.

 Liste des changements effectués

(en orange, la nouvelle désignation)

 

 

 Ptychoverpa bohemica / Verpe de Bohême ⇒ Verpa bohemica

« […] le seul argument de Boudier pour séparer les Verpa des Ptychoverpa est le nombre de spores par asques. »

« Les analyses phylogénétiques n’incitent pas à distinguer 2 genres: il y a bien un clade « conica » et un clade « bohemica », mais aussi un 3e clade d’une espèce chinoise non décrite à asques 8-sporiques, qui devrait représenter un 3e genre si on voulait séparer les 2 précédents. »

« Il semble plus simple de garder un genre unique Verpa. » Pierre-Arthur Moreau (Communication privée à Roland Labbé)

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Russula grisescens / Russule graisseuse ⇒ Russula hydrophila /Russule hydrophile

 

« R. aquosa ss. Shaffer est le taxon qui décrit notre espèce avec certitude. »

« R. hydrophila est le nom d’une espèce semblable en Europe, qui désigne peut-être la même espèce que celle décrite par Shaffer. »

« R. grisescens est considéré comme un syn. de R. hydrophila en Europe. R. grisescens doit donc être abandonné. »

« Mais seul R. aquosa ss. Shaffer décrit notre espèce avec certitude, car c’est l’unique taxon qui décrit l’aspect graisseux que le chapeau prend avec l’âge, caractère typique de notre espèce. Et puis on est en Amérique! Le hic est que la description de Shaffer est erronée, mais uniquement dans sa façon de décrire la couleur du chapeau. »

« Conclusion R. hydrophila me semble un meilleur choix pour le Québec » 

En français, on lui donnait le nom de « Russule graisseuse ». Cette russule est autant hydrophile que graisseuse. Elle capte l’eau par son pied qui devient grisâtre, d’où son autre nom : « grisescens »

 

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Boletus rhodosanguineus / Bolet rouge sang ⇒ Rubroboletus rhodosanguineus

 

Nouvelle subdivision dans le genre Boletus. Rubroboletus est très près de Caloboletus. Les espèces de ce genre ont une saveur douce alors que les Caloboletus sont amers.

  • Zhao, K., Wu, G., and Yang, Z. (2014). A new genus, Rubroboletus, to accommodate Boletus sinicus and its allies. Phytotaxa 188, 61–77.
  • Wu, G., Feng, B., Xu, J., Zhu, X.-T., Li, Y.-C., Zeng, N.-K., Hosen, M.I., and Yang, Z.L. (2014). Molecular phylogenetic analyses redefine seven major clades and reveal 22 new generic clades in the fungal family Boletaceae. Fungal Divers 69, 93–115.

 

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Pycnoporus cinnabarinus / Tramète cinabre ⇒ Trametes cinnabarina
Lenzites betulinus / Tramète du bouleau ⇒ Trametes betulina
Poronidulus conchifer / Tramète coupelle ⇒ Trametes conchifer
 Trametes trogii / Tramète de Trog ⇒ Coriolopsis trogii

Deux articles récents dans le blogue Mycoquébec expliquent ces changements.

 

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  • Endocronartium harknessii / Rouille des conifères  ⇒ Rouille-tumeur autonome : Rouille-tumeur autonome est le nom utilisé dans plusieurs sites spécialisés. Rouille des conifères est trop général.
  • Lepiota felina / Lépiote nez-de-chat ⇒  Lépiote féline : Lépiote féline est utilisé par Pomerleau 1980, Després-Lamoureux 2002 et McNeil 2006. De plus, l’appellation «nez-de-chat» semble être un nom vernaculaire qui désigne toutes les lépiotes
  • Ganoderma applanatum / Ganoderme plat  ⇒  Ganoderme plat (Polypore des artistes) : Le terme très utilisé, Polypore des artistes, est ajouté à l’index.
  • Lycoperdon dermoxanthum / Vesse-de-loup à peau jaune   ⇒ Vesse-de-loup naine : Auparavant appelé Bovista pusilla, il a été changé de nom latin pour des raisons de nomenclatures (voir Renée Leboeuf sur Flickr). Puisque cette vesse-de-loup n’est jamais jaune, il est préférable de revenir à l’ancien nom français.
  • Agrocybe acericola / Agrocybe acéricole  ⇒  Agrocybe de l’érable : Agrocybe de l’érable est plus simple que « acéricole » et est utilisé dans Pomerleau 1980, Després-Lamoureux 2002, Després 2008 et McNeil 2006.
  • Galerina dicranorum / Galérine des dicranums  ⇒  Galérine des dicranes : l’espèce Dicranum se dit dicrane en français.
  • Boletus separans / Bolet à tubes sécédents  ⇒  Bolet à tubes détachésPlus facile à comprendre, le nom de Bolet à tubes détachés est répandu dans plusieurs ouvrages québécois : Pomerleau 1980, Després-Lamoureux 2002, McNeil 2006 et le CMM
  • Hypomyces lateritius / Dermatose briquetée  ⇒  Dermatose couleur de brique : « Couleur de brique » était utilisé par un autre Hypomyces maintenant changé de nom. C’est un meilleur descriptif qui se rapproche du nom donné par Pomerleau, Dermatose rouge brique des lactaires
  • Peziza succosa / Pézize à lait jaune  ⇒  Pézize à suc jaunissant : Nom plus près du latin, plus exact et conforme au nom donné par Pomerleau et McNeil.
  • Cortinarius varius / Cortinaire décoloré  ⇒  Cortinaire variable : Cortinaire décoloré faisait référence à une variété qui n’est plus acceptée. Il est inutile de conserver ce nom.
  • Lactarius glyciosmus / Lactaire à odeur de coco  ⇒  Lactaire à odeur de noix de coco : Plus précis et comme le nom donné par les Européens.
  • Elaphocordyceps capitata / Cordyceps capitée  ⇒  Cordyceps capité : Cordyceps est masculin.
  • Coprinopsis lagopus / Coprin à pied laineux  ⇒  Coprin pied-de-lièvrePied-de-lièvre est plus près du latin et est  utilisé largement en France.
  • Lactarius helvus / Lactaire caramel  ⇒  Lactaire à odeur d’érable : Le nom proposé décrit mieux l’odeur du champignon et est répandu au Québec.
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Chalciporus piperatoides / Bolet faux-poivré ⇒ Chalciporus piperatoides / Bolet faux-piperatus
Leccinum pseudoscabrum / Bolet faux-rugueux ⇒ Leccinum pseudoscabrum / Bolet faux-scabrum
Boletus vermiculosoides / Bolet faux-vermiculé ⇒ Boletus vermiculosoides / Bolet faux-vermiculosus
Cortinarius pseudotriumphans / Cortinaire faux triomphant ⇒ Cortinarius pseudotriumphans / Cortinaire faux-triumphans

 

Tous les noms latins dans l’Index avec le préfixe sub-, pseudo- ou la terminaison -oides  sont traduits par faux- suivi de l’épithète latin. Ces quatre noms ne suivaient pas cette règle.

 

 

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 Lactifluus hygrophoroides / Lactaire faux-hygrophore ⇒ Lactaire hygrophore
Phylloporus boletinoides / Phyllopore faux-bolet ⇒ Phyllopore bolet
Lyophyllum leucopaxilloides / Lyophylle leucopaxilloïde ⇒ Lyophylle leucopaxille

« oides » signifie « qui ressemble à ». Dans ces cas, il est inutile d’ajouter le préfixe « faux ». D’ailleurs nous utilisons déjà « Amanita russule » pour Amanita russuloides.

 

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7 Responses

  1. Jean Després

    Merci à Jacques pour l’intérêt qu’il a porté à mes suggestions de rétablissements des noms français. Aussitôt que j’aurai un peu plus de temps, je commenterai plus en détails s’il y a lieu.

  2. Yves Lamoureux

    Lactaire à odeur de noix de coco est inutilement trop long.
    Le jugement, comprendre ici « juste le gros bon sens », devrait passer avant les noms employés outremer.
    « Lactaire à odeur de coco » est correct, et de toute façon, on apprendra tôt ou tard que notre glyciosmus n’est pas celui d’Europe, car les photos dans les livres européens montrent une entité qui ressemble à un mammosus pâle. Notre glyciosmus est plus petit et moins charnu qu’en Europe. L’ADN confirmera cela tôt ou tard.

    C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle TOUS les Québécois nommaient le très commun mammosus « glyciosmus » dans les années 80: les gens trouvaient que notre mammosus ressemblaient au glyciosmus européen. Ils ne connaissaient pas notre glyciosmus parce qu’il est peu commun et difficile à trouver étant donné sa petite taille. À l’époque, c’est d’abord Matthieu Sicard qui a remarqué que deux espèces qui ne se ressemblaient pas vraiment se faisaient nommer glyciosmus au Québec: « le petit pâle, à odeur forte de coco, et le gris foncé plus gros, à odeur de coco mais aussi anisée ».
    Proposition de changement au Cardex:
    Lactarius glyciosmus ss. Hesler & A. H. Sm. / Lactaire à odeur de coco
    YL 🙂

  3. Jean Després

    Au sujet de Lactarius glyciosmus, je suis à l’origine de cette suggestion, voici plus en détails les arguments que j’avais soumis :

    Je comprends bien l’intention de faire plus court, mais je crois qu’il faut préciser qu’il s’agit de la noix. Le terme de coco peut par exemple désigner un œuf, une personne aimée, un communiste ou une personne bizarre (en France) et même de la cocaïne (réf. Antidote). Au Québec, on l’a appelé Lactaire à odeur douce (Pomerleau 1980 et Després-Lamoureux 2002). Toutefois, je crois qu’il vaut mieux s’ajuster au nom européen étant donné qu’il s’agit de la même espèce.

    A mon avis, l’hypothèse que l’espèce européenne ne soit pas la même que celle que nous trouvons ici reste à démontrer scientifiquement par une publication bien étayée. Affirmer que « l’ADN confirmera…» est spéculatif.

  4. Jacques Landry

    « Noix de coco » ou « coco », rien pour ébranler la mycologie. On aura jamais unanimité sur les noms français. C’est pour cela que les règles sont aussi strictes et détaillées pour les noms latins.

  5. Jean Després

    En effet Jacques, si tu te souviens bien, cette suggestion était classé parmi les moins prioritaires. Ceci dit, je pense que de lui rendre le nom de Lactaire à odeur douce, nom que lui a donné Pomerleau et qui est sur le cédérom Mille et un…, serait plein de sagesse.

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